Thomas, étudiant français d’origine asiatique, raconte ses deux ans dans le MBA le plus prestigieux du monde, la vie dispendieuse des étudiants, et ce qu’il en a tiré.
Thomas est né à Bagnolet. Issus de l’immigration, ses parents sont originaires de Hong Kong et Macao et arrivent en France lorsqu’ils ont 16 ans. De sa vie modeste à Bagnolet, il se souvient n’avoir jamais manqué de rien. Mais il se souvient aussi que ses origines lui pesaient et que longtemps il a préféré les oublier. -__-
J’éprouvais une certaine honte de cette identité asiatique. Par exemple, quand mes amis rencontraient mes parents, j’avais honte que mes parents me parlent en chinois, en cantonais, parce que je trouvais que ça créait un fossé entre eux, mes amis et ma famille.
Lorsqu’il était enfant, une enseignante avait suggéré aux parents de Thomas d’échanger avec lui en français pour qu’il parle mieux la langue.
Ça reflète bien ce que je pense être le rapport de la société française aux origines étrangères. Tu dois choisir d’être soit français, soit asiatique.
En arrivant aux Etats-Unis pour intégrer la prestigieuse université de Stanford, il découvre un univers qui lui est étranger, et s’intéresse alors à l’expérience de ses parents.
Une fois un prêt obtenu pour payer les 220 000 $ de frais d’inscription, Thomas intègre un tout autre monde à son arrivée sur le campus de Stanford : “La soirée que tout le monde connaît sur le campus, c’est le mardi soir : toute la classe prend l’avion pour aller à Las Vegas. San Francisco - Las Vegas c’est 1h30 d’avion. On y va pour un soir après les cours, faire la fête dans un casino de luxe.”
Tous les sacrifices que mes parents ont faits, ça m’a permis d’en arriver là, à Stanford, entouré de cette élite sociale et intellectuelle.
C’est auprès des étudiants de Stanford que Thomas prend conscience de l’importance des origines ethniques et sociales aux Etats-Unis.
“Avec 220 000 $, j’ai appris à ne pas avoir honte de mes origines.”
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Aujourd’hui, Thomas occupe un poste haut placé dans une maison de luxe suisse, un travail dans lequel il semble épanoui.
Les Pieds sur terre Sonia Kronlund
- Reportage : Rémi Dybowski-Douat
- Réalisation : Anne-Laure Chanel
Entendu hier aussi, pas très accroché à ce témoigne (pour rester soft). Tu en as pensé quoi ?
J’en ai pensé que son témoignage est la porte ouverte à plein de clichés.
L’argent n’a pas
d’odeurde couleur?