Zakaria remarque un élément inhabituel. « Il m’a tout raconté en rentrant, relate Sarah. Il a dit que le système de défense incendie, les sprinklers (des extincteurs automatiques à eau, NDLR) ne s’étaient pas déclenchés. Les fenêtres d’évacuation des fumées devaient s’ouvrir automatiquement et là, elles ne l’étaient pas. Quelque chose n’allait pas. »
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Mais avant même son audition, ses proches suspectent qu’il aurait subi « une pression énorme ». Ce qui l’aurait poussé à faire de fausses déclarations aux enquêteurs.
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Une semaine avant sa mort, Zakaria a confié à sa femme qu’il « voulait dire toute la vérité à l’inspecteur » qui l’avait interrogé quelques mois plus tôt. Propos que confirme également un collègue du chauffeur Bolloré : « Il en avait gros sur la patate. »
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La veille du rendez-vous [d’entretien préalable en vue d’une mesure disciplinaire], Zakaria est au plus mal. « Il n’a même pas dîné avec nous, il est tout de suite parti se coucher », se souvient sa femme. Pourtant, il ne dort pas. À 2h30, il quitte le domicile familial pour se rendre au travail. Là, il dépose tous ses effets personnels dans son casier, y compris son téléphone.
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Vers 7 heures, d’après les souvenirs de Sarah, son mari revient à la maison. Il semble abattu. Elle tente de le remotiver : « Il m’a dit « Je n’ai plus la force de me battre. Je suis épuisé. Ils ont eu ma peau »» Ce sont les derniers mots que Sarah entendra.
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Le policier qui prend la déposition tente d’appeler Zakaria sur son portable. Et, à la grande surprise de Sarah, quelqu’un décroche. Mais ce n’est pas son mari à l’autre bout du fil. La voix féminine qui répond est celle d’une responsable de Bolloré Logistics. Elle peine à expliquer pourquoi elle est en possession du téléphone de son salarié. Elle indique toutefois que Zakaria « se portait bien la dernière fois qu’elle l’a vu ».
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Zakaria a été retrouvé dans sa voiture, sur un terrain vague à Tourville-la-Rivière. Il a mis fin à ses jours à l’aide d’une arme à feu.
Pauvre type